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Maltraitance hospitalière et droits de l'Homme |
3 janvier 2004 |
Jérôme Pelissier est l'auteur du livre La Nuit touts les vieux sont grisBien sûr nous avons tous des lectures et des sensibilités différentes. Bien sûr nous avons tous une capacité d'adaptation qui nous permet bien souvent de nous habituer à ce qui, en premier lieu, nous paraît choquant. Mais sur certaines choses, indépendamment de nos lectures et de notre capacité d'adaptation, il y a ce que nous dit la loi.
La pratique de la contention doit donc être une « nécessité médicale ». Grâce à de nombreux travaux et études, on sait maintenant que la contention, contrairement à ce que l'on pensait il y a quelques années, est une pratique risquée : en général pratiquée pour éviter les chutes, elle en accroît souvent la fréquence et la dangerosité. De plus, elle risque de provoquer d'assez nombreux troubles. C'est pourquoi sa pratique doit désormais être strictement encadrée. Comme l'écrit l'ANAES (Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé) :
En conclusion de son étude, l'ANAES re-précise : « attacher un sujet âgé ne doit pas être un "procédé expéditif" pour prévenir les chutes, les blessures ou les troubles du comportement. En effet, il n'a jamais été fait la preuve de son efficacité dans ces indications. L'immobilisation prolongée imposée par une contention conduit les patients attachés à un déconditionnement physique et psychologique qui augmente au contraire la probabilité de chutes et de blessures. »
On peut donc certainement, en fonction de sa sensibilité, être plus ou moins choqué par ces pratiques et s'y habituer plus ou moins. Mais dès lors qu'elles ne sont pas pratiquées par nécessité médicale et en conformité avec les recommandations ci-dessus évoquées, elles constituent des atteintes aux droits de l'Homme.
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