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Contention en maison de retraite

le récit de Christine
8 janvier 2004
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La première fois que j'ai trouvé maman ceinturée (le mot contention fait un peu plus light, mais pour moi une ceinture, aussi souple soit-elle, reste une ceinture), elle était sur un joli fauteuil en velours dans la salle TV. En la délivrant, je me suis rendue compte et elle aussi, qu'elle avait sali le beau fauteuil, elle en était toute gênée, pas moi ! Après l'avoir délivrée, la première personne que j'ai croisé était une aide soignante, je lui ai bien sûr posé la question : POURQUOI ???????? Ben, votre maman chute si on la laisse déambuler... Je me calme, enfin j'essaie !

haut Rentrée chez moi, je téléphone à la chef de service pour avoir des explications. Version totalement différente de sa part, j'apprends par cette conversation que maman est trop speed, ne reste pas assise à table, n'a jamais chutée et j'en passe... Elle me demande qui a pu me dire que maman chutait, alors que ce n'était pas du tout le cas. Après ce coup de fil, j'en donne un autre au psychiatre qui suit maman (depuis très peu de temps, car il l'aura vu deux fois en tout et pour tout en deux mois) dans l'enceinte de cette maison de retraite. Je l'accuse d'avoir trop dosé les médocs, d'où un cercle vicieux tantôt amorphe tantôt le contraire etc. Il me confirme, d'une voix monocorde qu'effectivement, il avait réajusté le traitement de maman à la demande du personnel qui se plaignait du comportement de maman, mais en laissant des consignes pour le généraliste, merci mon Dieu de diminuer ou d'augmenter « les doses » de somnifères etc. C'est à partir de ce jour là, et j'y étais pratiquement tous les jours à cette période, que je me suis dit que je ne laisserai pas maman dans cette maison de retraite. Je me suis rendue compte qu'elle n'y était pas à sa place et surtout qu'elle méritait mieux que çà. Quelques temps après, j'ai su qu'une unité Alz allait ouvrait ses portes en septembre 2002 à 20 Kms de chez moi, je n'ai pas hésité un instant, j'ai (re)fais toutes les démarches, mais le destin en a voulu autrement...

haut La maison de retraite où demeurait maman est malgré tout une bonne maison. C'est paradoxal, mais à force de la côtoyer, (j'y ai toujours ma grand-mère centenaire), j'y vois plein de choses que j'ignorais ou plutôt que je ne voyais pas avant. En définitive, je pense que nous avons placé maman trop tard et c'est bien dommage, car je vous assure que les pensionnaires n'y sont pas plus mal qu'ailleurs. J'y croise des personnes qui ont Alz, elles sont là depuis le début de leur maladie ou presque, et elles se sentent « chez elles ». Alz est une maladie vraiment très con, on croit avoir le temps et c'est pas toujours vrai...

haut […] Si je peux te donner un conseil, ne te laisse pas faire. Ta maman n'avait pas à être ceinturée tout comme maman n'avait pas à l'être à l'époque (sur ce point là, j'ai bataillé). Tant que nos malades arrivent à marcher, il faut les laisser marcher, déambuler et même courir s'ils le peuvent (là, j'exagère).

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