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Récit d'une hospitalisation, ou l'art de rendre grabataire |
3 janvier 2004 |
Maman a été hospitalisée et opérée hier, encore ses histoires de nécrose, de caillot dans l'artère. Il paraît que l'endroit où elle est accueillie est top moumoute en cardio. Une chose est certaine, ils manquent aussi beaucoup de personnel. Donc je trouve maman devant la télé, attachée au fauteuil avec un drap, un oreiller dans le dos, on n'est pas des chiens, et une couche okazou. Quand je vais expliquer qu'elle n'est pas incontinente, on me répond okazou, toussa, blabla, même qu'ils ne savaient pas qu'elle était « perturbée ». J'ai beau dire que ma mère ne fera jamais dans une couche, préférant se retenir, j'ai beau oublier de dire que maman m'a dit que l'une des aides-soignantes avait voulu l'emmener aux toilettes quand elle l'a demandé et que l'autre aide-soignante a dit que ce n'était pas la peine, j'ai beau essayer d'effacer cette image de mon cerveau, j'ai beau fiche le camp au plus vite sans faire d'esclandre (de peur qu'ils ne se vengent sur elle), j'ai beau passer ici les détails scat^Wbreux, j'ai beau essayer de comprendre la situation miteuse de notre système hospitalier plus ou moins public, j'ai vaguement la gerbe. Mais je crains que ce ne soit qu'une première sur un trajet qui sera pavé de ce genre de visions, d'actions.
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